Rapport d’enquête sur la collision arrière d’un PL par un minibus le 6/08/2021 sur l’A75 à Saint-Poncy

Le vendredi 6 août 2021 à Saint-Poncy (Cantal) vers 7 h 30, un minibus circulant sur l’autoroute A75 en direction du sud et transportant huit adolescents de 14-16 ans, a percuté l’arrière d’un poids lourd qui circulait sur la voie de droite de l’autoroute. Le minibus a heurté par son avant droit l’angle arrière gauche de la semi-remorque, puis s’est encastré sous celle-ci avant d’être stoppé net, provoquant l’arrachement du côté droit et du toit du véhicule et blessant mortellement le passager assis à l’avant droite.
Le poids lourd circulait à une vitesse de moins de 50 km/h dans cette section de l’autoroute A75 qui se caractérise par une longue et forte montée, dite rampe de Massiac.
Le minibus circulait en convoi avec un autre le précédant. Partis d’Amiens (Somme) dans la nuit, ces deux véhicules de location transportaient 15 adolescents dans le cadre d’un séjour de vacances au Cap d’Agde organisé par la ville d’Amiens et étaient conduits par deux animateurs jeunesse employés par la collectivité. Un troisième encadrant, qui exerçait la fonction de direction du séjour, se trouvait dans le minibus de tête.

La cause directe de l’accident est un défaut d’attention combiné à une hypovigilance liée vraisemblablement à un état de fatigue, ayant amené le conducteur à ne pas apprécier correctement la vitesse de rapprochement de son véhicule lors de la manœuvre de dépassement du camion qu’il avait entreprise, voire également, dans le cas où le minibus se trouvait sur la voie de gauche avant la collision, à dévier de sa trajectoire pour dériver vers la voie de droite.

Le rapport présente de manière didactique les processus de vigilance et d’attention en conduite automobile et souligne les risques d’hypovigilance lors des trajets sur autoroute et liés en particulier au manque de sommeil et à l’usage du régulateur de vitesse.
Le minibus de 9 places, qui est une voiture particulière sur le plan réglementaire, est régulièrement utilisé par les centres de vacances ou de loisirs et les associations pour le transport d’adolescents et d’enfants bénéficiaires, et dont la conduite ne nécessitant pas de permis spécifique est généralement assurée par un des membres. Il importe que les organisateurs de ces déplacements soient particulièrement vigilants aux conditions de leur préparation et de leur réalisation et de manière à permettre également à leurs conducteurs de se prémunir de la fatigue.
L’important différentiel des vitesses entre le minibus et le poids lourd et le fait que ce dernier roulait, sans signal de détresse activé, à une vitesse nettement inférieure à la vitesse habituelle d’un camion sur autoroute constituent des facteurs contributifs de l’accident.

Le rapport présente d’une part l’étude que le BEA-TT a fait réaliser à partir de l’exploitation des données de véhicules connectés et portant sur la vitesse des poids lourds dans la rampe de Massiac et la comparaison des incidents sur un linéaire des autoroutes A75 et A71. D’autre part, il fait le point sur les connaissances relatives à l’évolution des vitesses des poids lourds en rampe et sur les études antérieures qui traitent de l’accidentalité liée à ces véhicules dans les rampes autoroutières et qui tendent à mettre en évidence un sur-risque.
Il importe donc que l’usage des feux de détresse soit systématisé par les véhicules lents en rampe et que ces sections fassent l’objet d’un suivi, prenant en compte leurs accidents et incidents, ainsi que d’un meilleur signalement du risque de heurt de véhicule lent.

Le BEA-TT formule sur ces points cinq recommandations et quatre invitations, à l’attention de l’exploitant autoroutier, des organismes de formation des conducteurs de véhicules lourds et des organisations professionnelles, des constructeurs de ces véhicules, des ministères en charge des infrastructures et de la sécurité routière et des ministères concernés par le convoyage d’enfants par minibus.

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