Rapport d’enquête sur la collision entre un TER et une automobile à Bonneville-sur-Touques le 2/11/2017

Le jeudi 2 novembre 2017, à 15 h 52, le Train Express Régional n° 852429 en provenance de Lisieux et à destination de Trouville-Deauville, percute une automobile sur le passage à niveau n° 8 sur la commune de Bonneville-sur-Touques. Ce PN est de type non gardé à signalisation en croix de Saint-André avec panneau « STOP ».
Lors du choc, le TER qui circulait à la vitesse de 135 km/h a déraillé mais ne s’est pas renversé.
Trois occupants étaient à bord du véhicule routier : un couple et un enfant de 11 ans. Ils ont tous trois été tués dans la collision. Aucune victime n’est à déplorer parmi les 95 personnes à bord du train.

La cause directe de l’accident est que le conducteur du véhicule routier n’a pas perçu l’arrivée du train avant de traverser le PN.
La cause sous-jacente est que le conducteur du véhicule routier s’est engagé dans une voie en impasse, probablement par erreur d’orientation. Puis juste après avoir traversé le PN 8, le conducteur a constaté l’absence de revêtement routier, il a vraisemblablement pris conscience de son erreur d’orientation et a entamé une manœuvre de rebroussement. Il a effectué un retournement. Il s’est à nouveau engagé sur le PN lors de l’arrivée, sur sa droite, d’un TER.

Des facteurs associés peuvent être identifiés :

  • le diagnostic de sécurité du PN 8 n’a pas permis d’identifier les facteurs de risque liés à l’environnement comme la signalisation d’accès à une voie en impasse et l’arrêt du revêtement routier juste après le PN ;
  • cet accès aux marais ne devrait être possible que pour des personnes avisées ;
  • lors de la traversée de la voie ferrée, l’attention du conducteur routier, vis-à-vis de l’arrivée du train, n’a pas été attirée par un dispositif physique, lumineux et sonore. Un tel dispositif aurait été déclenché par un allumage des feux et une sonnerie, 20 secondes au moins avant l’arrivée du TER au PN et donc bien avant l’alerte sonore par le sifflet du TER, qui ne s’est produit que 8 secondes avant l’arrivée du TER.
    Les orientations préventives sont à rechercher dans ces domaines.

Il est toutefois à noter que la vitesse élevée de circulation des trains sur cette ligne (140 km/h), a entraîné des conséquences importantes pour les deux modes de transport tant routier que ferroviaire.
Les services de la préfecture, du conseil départemental et de la commune ont lancé une procédure de suppression du PN 8. Dans l’attente de la mise en œuvre des modalités de suppression de ce PN, la signalisation routière a été renforcée à l’entrée du chemin de la Libération en provenance de la route départementale 677.

Le BEA-TT émet deux recommandations, l’une concernant la mise en place, à proximité du PN, d’un dispositif interdisant l’accès du passage à niveau aux personnes autres que les ayants droit. L’autre concerne de façon générale l’automatisation des PN à croix de Saint‑André situés sur des lignes circulées à 140 km/h.
S’agissant de l’évolution des inspections de sécurité des PN, la problématique ayant déjà été traitée par une recommandation du rapport sur l’accident de Millas survenu le 14 décembre 2017, le BEA-TT ne formule pas de nouvelle recommandation.

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