Rapport d’enquête sur le déraillement d’une rame de métro à la station Barbès-Rochechouart le 2/12/2016

Le vendredi 2 décembre 2016 à 12 h 01 à la station Barbès-Rochechouart sur la ligne 2 du métro parisien, les quatrième et la cinquième voitures d’une rame circulant en direction de Porte Dauphine déraillent lors de l’entrée en station. Les dégâts à l’infrastructure et au matériel roulant sont importants. Aucun voyageur n’est blessé dans l’accident, ni lors de l’évacuation de la rame.

La cause directe du déraillement est la chute du coffre onduleur de la 4e voiture, situé sous caisse, au cours de l’interstation La Chapelle – Barbès-Rochechouart. Les essieux du bogie de cette voiture sont alors montés sur le coffre, ce qui a conduit au déraillement.
La désolidarisation du coffre de la rame résulte de la rupture de ses quatre pattes de fixation. Les deux pattes avant ont d’abord rompu par fatigue, puis les deux pattes arrière par limite de résistance.

Les causes ayant amené la rupture par fatigue sont :

  • la présence de contraintes résiduelles de montage dans les pattes du coffre, dont la valeur n’avait pas été mesurée ;
  • l’adjonction de contraintes supplémentaires liées à une autovibration générée par le ventilateur fixé sur le coffre. Cette autovibration a été considérablement amplifiée par une fissuration à la longue des plots amortisseurs des fixations. La fissuration des plots amortisseurs a été elle-même initiée par des contraintes de montage de ces plots pouvant dégénérer en fissurations lors de l’utilisation.

Un an auparavant, l’exploitant et le constructeur avaient connu un début d’incident de même nature, aux conséquences plus limitées. Les vérifications n’avaient pas été assez exhaustives.

L’analyse de cet incident a conduit le BEA-TT à adresser trois recommandations dans les domaines suivants :

  • l’évolution de la norme de dimensionnement des diverses pièces constituant le matériel roulant par la prise en compte de l’autovibration ;
  • la transmission des informations entre le constructeur du matériel roulant, les propriétaires, les exploitants et les mainteneurs en cas de risque d’impact sur la sécurité ;
  • l’organisation des campagnes de vérifications et contrôles de la RATP.

Il formule également une invitation à finaliser le processus de la maintenance de la ventilation du coffre onduleur.

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