Rapport d’enquête sur le heurt d’un pont par le NATISSA le 18/11/2008 sur le Rhône

L’accident faisant l’objet de l’enquête s’est déroulé en deux phases survenues respectivement le 18 et le 19 novembre 2008.
Le 18 novembre 2008 à 19h15, le bateau fluvio-maritime NATISSA, battant pavillon maltais, transportant 1 454 tonnes de ciment en vrac en provenance de Nice et à destination de Lyon, a heurté avec sa timonerie le tablier du pont TGV (ligne LGV Méditerranée) à Mornas (Vaucluse). Sous l’effet du choc, la timonerie s’est trouvée écrasée et le conducteur qui se trouvait à l’intérieur a été blessé. Le bateau est venu ensuite s’échouer en rive droite à 100 mètres en amont du pont. Lors de cette première phase, il n’y a pas eu d’autre blessé parmi les membres de l’équipage et la navigation n’a pas été interrompue.
Le lendemain, 19 novembre, aux environs de 12h00, sous l’action du vent et du courant le navire s’est déséchoué et, après avoir heurté une balise, s’est encastré sous le pont dans la passe navigable et est resté ainsi coincé sous le tablier.
Il n’y a pas eu de pollution. Il n’y a pas eu non plus de dégât apparent constaté au tablier du pont. Seule la balise de signalisation a été couchée.
Toutefois, l’incident du 19 novembre a eu pour conséquence une interruption de la navigation dans les deux sens jusqu’au 20 novembre 2008, date à laquelle le NATISSA a pu être remorqué et amarré en amont au poste d’amarrage des Ets Lafarge à Mondragon.

La cause directe de la première phase de l’accident, le heurt du pont par la timonerie du NATISSA suivi de son échouement en amont du pont, paraît être l’oubli par le conducteur de la manœuvre d’abaissement de la timonerie ou une manœuvre trop tardive.

La cause directe de la seconde phase, le déséchouement du bateau et son blocage sous le pont qui a conduit à l’interruption de la navigation sur le Rhône, est l’absence de précautions prises pour garantir un amarrage correct du navire après la première phase.
La durée de cette interruption de navigation a été augmentée par les difficultés des discussions avec les compagnies d’assurance.

Cinq recommandations préventives sont formulées à l’issue de l’enquête technique concernant deux groupes de facteurs identifiés :
- la fatigue du conducteur et ses répercussions sur sa vigilance ;
- le contrôle de la sécurité d’un bateau en arrêt d’urgence.

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